de Sirani à Andagua
Passé le point culminant de cette belle randonnée, on entame une descente difficile vers la vallée des volcans.
Une fois repéré le chemin du col nous installons la tente pour notre première nuit à 4800m… Il faut rafistoler l'entrée dont la fermeture éclair est cassée avec des sacs poubelles et ne pas oublier l'eau à l'extérieur à cause du gel. On se couche vers 17h ! Même pas froid grâce à nos duvets magiques !
Les habitants de Choco nous proposent de nous donner un bout de terre à cultiver pour rester vivre ici ! Ambiance andine. Discussions le matin avec les hommes du village, plus tard au cours de ses repérages Marc se fera attraper par Juana, petite bonne femme manifestement célibataire, et ira l’aider à ramasser des pommes de terre, figues, citrons, luzerne et légumes inconnus au milieu de terrasses incas. Belle journée, on aime ça, les rencontres.
Le lendemain on part pour Miña, 3500m, en suivant (et traversant plusieurs fois) le rio (froid !). Encore une grosse journée de marche sous le soleil. L’altitude commence à se faire sentir, on manque de souffle. Mais encore une fois on est récompensés à l’arrivée : le village, le paysage, les villageois. Cette fois c’est Andres qui nous accueille, tout sourire et chaleur. Il nous invite à poser la tente juste à côté de sa cabane, la dernière du village, qui surplombe la vallée. Le soir lui et sa femme nous offrent un plat de pommes de terre et d'ocas (sorte de patates douces). On est touchés par cette gentillesse, cette générosité des plus humbles.
Retour sur notre marche de Canabaconde à Andagua, une des plus belles balades qu’on ait faite, une des plus dure aussi.
Déjà dans le bus qui nous emmène vers le très profond cañon del Colca on ressent les effets du mal d'altitude en passant les 4800m. Nous entrons dans une vallée aux paysages modelés par des terrasses incas que les villageois utilisent toujours : Chivay. Nous y passons la nuit puis reprenons un bus déglingué et cahotant sacrément. Mais les vues du canyon et des cultures en terrasse sont superbes.
Le dernier village accessible par la route est Canabaconde. De là nous partons en reconnaissance sur un sentier qui surplombe le Colca. La rando promet un bon dénivelé : on veut descendre tout au fond du canyon (jusqu'à 1800m) pour grimper ensuite vers le col du Sirani (près de 5200m) qui permet de rejoindre Andagua et la vallée des volcans. On repense à cette dame qui nous avait demandé si ça ne nous faisait pas mal aux jambes de marcher !
D'ici on peut voir le col a l'horizon.
Autre patrimoine exceptionnel d'Arequipa : Santa Catalina.
Ce couvent est créé en 1580 par une riche veuve espagnole. Si loin de Rome, il n'accueillait que des jeunes filles fortunées et leur permettait des libertés qu'elles n'auraient pas connues en tant que femmes mariées. Leurs appartements, traversés de passages et ruelles desservant les dépendances et lieux de rassemblement, composent une véritable ville dans la ville.
En 1871 la soeur Josefa Cadena est élue mère supérieure et restaure la discipline. Elle libère les servantes, renvoie les dots en Europe, impose une vie commune et ferme les portes du couvent.
Réouvert depuis 1970 ce lieu respire encore les mystères et l'influence propres à la vie monacale. L'architecture elle-même inspire des scénarios.
La municipalité a fait peindre ses murs de sillar pour éviter aux visiteurs d'être aveuglés par le soleil. Les jeux de couleurs propagées par la lumière font notre bonheur de photographes en herbe !