28 mayo 2006

de Sirani à Andagua



Passé le point culminant de cette belle randonnée, on entame une descente difficile vers la vallée des volcans.
Le sentier minuscule qu'on suit (mais nous avons appris à repérer les crottins d'ânes !) nous mène à travers torrents et escarpements. Tout d'un coup on se retrouve entourés de fleurs multicolores et l'instant d'après prisonniers des orties, des broussailles et de cactus dont les extrémités se détachent quand leurs épines se plantent bien profond dans nos chairs ! Aïe !
Nous suivons des coulées boueuses sans grande conviction jusqu’à ce que des villageois bienveillants nous repèrent et nous remettent sur le bon chemin.
Chachas en vue !
On croise Julian, arrivé il y a deux jours et pour qui les affaires ont bien marché si l'on en juge par son degré d'alcoolémie. Nous plantons notre tente sur un arpent de terre au dessus d’un stade de foot au gazon impécable (et oui, jusqu'ici ça joue dur !). Nous aidons Victor, propriétaire du dit arpent, à remplir ses sacs de maïs. Il nous apprend qu’à cause des élections présidentielles les bus pour Arequipa sont pleins… Bon, on verra bien.
A l'aube suivante nous prenons la direction d'Andagua, notre dernière étape. Après encore une bonne montée traversant 20km d'un désert étouffant, on arrive enfin pour constater qu’effectivement il n’y a plus de place dans le bus. On choisit de monter quand même moyennant un billet "intermedio" et c’est debout qu’on devra voyager, 10 heures durant, au milieu d’une centaine de personnes, dans un taco archaïque bordant des précipices vertigineux… Pour passer les épingles à cheveux le chauffeur fait des marches arrière (de nuit) et s’arrête à quelques centimètres du vide !
En fin de compte la plus grande frayeur de cette rando aura été le voyage du retour !
Après avoir traversé ces villages où l'on vit et cultive encore de manière traditionnelle, vu ces paysages, trouvé notre chemin et franchi le col malgré les maux provoqués par l'altitude, on dit : Colca, oui, j'en veux encore !
Et si on s'installait tous au Pérou, ce serait quand même plus simple !

27 mayo 2006

de Miña au col de Sirani


Le lendemain départ vers le col, longue montée, plus de 1000m de dénivelé à un rythme très lent à cause de l'altitude. Sur le chemin nous sommes rejoints par Julian et son âne. Il va faire ses courses de l’autre côté, tout simplement… Il nous explique les propriétés médicinales de chaque plante, celle pour la colique, celle pour le mal des montagnes, celle pour la fatigue. On partage notre déjeuner de 10h au bord d’un petit ruisseau. Il nous offre des tunas, fruit de cactus (voir photo), et des humitas, spécialité régionale enroulée dans une feuille de maïs. Il insiste pour nous accompagner mais nous avons décidé de ne pas passer le col dans la foulée et de dormir dans la vallée de l'Achacota pour l’acclimatation. On y a des vues splendides et on voit passer les condors d'assez près.

Une fois repéré le chemin du col nous installons la tente pour notre première nuit à 4800m… Il faut rafistoler l'entrée dont la fermeture éclair est cassée avec des sacs poubelles et ne pas oublier l'eau à l'extérieur à cause du gel. On se couche vers 17h ! Même pas froid grâce à nos duvets magiques !

Le lendemain col en vue, on fait 3 pas à la minute, dès qu’on remet les sacs il faut attendre d’avoir repris notre souffle avant d'avancer… Mais il est à notre portée ! On y arrive ! Plus de 5100m ! Puis redescente vers le lieu dit Sirani, champs de cairns, cabanes, valon protégé, ânesse et ânon. Effroi nocturne : Marc est persuadé d’entendre rôder un puma… Un des effets du mal des montagnes : les délires parano ! En tout cas ça nous a bien fait rigoler (le matin) !

25 mayo 2006

de Choco à Miña

Les habitants de Choco nous proposent de nous donner un bout de terre à cultiver pour rester vivre ici ! Ambiance andine. Discussions le matin avec les hommes du village, plus tard au cours de ses repérages Marc se fera attraper par Juana, petite bonne femme manifestement célibataire, et ira l’aider à ramasser des pommes de terre, figues, citrons, luzerne et légumes inconnus au milieu de terrasses incas. Belle journée, on aime ça, les rencontres.

Le lendemain on part pour Miña, 3500m, en suivant (et traversant plusieurs fois) le rio (froid !). Encore une grosse journée de marche sous le soleil. L’altitude commence à se faire sentir, on manque de souffle. Mais encore une fois on est récompensés à l’arrivée : le village, le paysage, les villageois. Cette fois c’est Andres qui nous accueille, tout sourire et chaleur. Il nous invite à poser la tente juste à côté de sa cabane, la dernière du village, qui surplombe la vallée. Le soir lui et sa femme nous offrent un plat de pommes de terre et d'ocas (sorte de patates douces). On est touchés par cette gentillesse, cette générosité des plus humbles.

24 mayo 2006

de Canabaconde à Choco

Réveil à 5h, nous descendons sur les chemins odorants qui bordent les cultures en contrebas de Canabaconde. Entre murets anciens, sentiers d’ânes et conduites d’irrigation en pierre le chemin n’est pas facile à trouver, mais on finit par rejoindre une route sinueuse et au bout de quelques heures de descente dans la poussière on se retrouve au bord du rio Colca.

Sur une partie en construction des ouvriers nous crient de passer : deux charges d’explosifs sautent juste derrière nous ! Merci de prévenir les gars !
On se pose après le pont. Le fait qu’on soit venus seuls interpelle deux péruviens avec ânes et porteurs : Julio et son assistant Juan, géologues chercheurs d’or en plein repérage. Ils travaillent pour une compagnie canadienne sensée posséder toute la vallée. Et les habitants alors ?

On les laisse prendre un peu d’avance sur le sentier pour Choco. Ce dernier est tres aérien, mais il faut avancer : la nuit tombe à 17h30 ! Le village est inaccessible sinon par ce sentier escarpé qui préserve un petit mètre de large entre la paroi et le vide. Parfois creusé dans la roche, parfois soutenu par d'habiles murs de pierres sèches, on ne peut que respecter ceux qui l'ont façonné.
Pour l'arrivée on longe l'épaulement qui donne son assise au village et les derniers pas, à la tombée de la nuit, sont vertigineux. Dans le soir on traverse les paliers de cultures de toutes sortes. La sente, faite au pied, suit un petite conduite de pierres parfaitement assemblées. L'eau est rapide et claire.
Le village, protégé par des formations naturelles, est fait de maisons en adobe aux toits de chaume ou de tôle. Les villageois sont rassemblés sur la place pour converser tranquilles à la tombée de la nuit. Ils nous accueillent chaleureusement et nous indiquent où planter la tente : un peu au dessus du terrain de foot, sur l'herbe d'une terrasse protegée par de grands cactus.
On a une belle vue sur Choco. Nous sommes épuisés après ces 9 heures de marche. Oui, on arrive a Choco latés !
On décide de rester, au moins le lendemain.

23 mayo 2006

d'Arequipa à Canabaconde

Retour sur notre marche de Canabaconde à Andagua, une des plus belles balades qu’on ait faite, une des plus dure aussi.

Déjà dans le bus qui nous emmène vers le très profond cañon del Colca on ressent les effets du mal d'altitude en passant les 4800m. Nous entrons dans une vallée aux paysages modelés par des terrasses incas que les villageois utilisent toujours : Chivay. Nous y passons la nuit puis reprenons un bus déglingué et cahotant sacrément. Mais les vues du canyon et des cultures en terrasse sont superbes.
Le dernier village accessible par la route est Canabaconde. De là nous partons en reconnaissance sur un sentier qui surplombe le Colca. La rando promet un bon dénivelé : on veut descendre tout au fond du canyon (jusqu'à 1800m) pour grimper ensuite vers le col du Sirani (près de 5200m) qui permet de rejoindre Andagua et la vallée des volcans. On repense à cette dame qui nous avait demandé si ça ne nous faisait pas mal aux jambes de marcher !
D'ici on peut voir le col a l'horizon.

22 mayo 2006

Lumières du couvent 22 mai 2006

Autre patrimoine exceptionnel d'Arequipa : Santa Catalina.
Ce couvent est créé en 1580 par une riche veuve espagnole. Si loin de Rome, il n'accueillait que des jeunes filles fortunées et leur permettait des libertés qu'elles n'auraient pas connues en tant que femmes mariées. Leurs appartements, traversés de passages et ruelles desservant les dépendances et lieux de rassemblement, composent une véritable ville dans la ville.
En 1871 la soeur Josefa Cadena est élue mère supérieure et restaure la discipline. Elle libère les servantes, renvoie les dots en Europe, impose une vie commune et ferme les portes du couvent.
Réouvert depuis 1970 ce lieu respire encore les mystères et l'influence propres à la vie monacale. L'architecture elle-même inspire des scénarios.
La municipalité a fait peindre ses murs de sillar pour éviter aux visiteurs d'être aveuglés par le soleil. Les jeux de couleurs propagées par la lumière font notre bonheur de photographes en herbe !